C’était un rendez-vous attendu que cette première journée de réflexion entre maires et membres du bureau de l’agglo autour du futur projet de territoire de la CAHC, pierre angulaire de l’ambition sociétale de l’intercommunalité.
Une séance de travail qui va rapidement prendre un visage inattendu puisque, avant même le début des débats, Philippe Kemel a tenu à prendre la parole. Et se tourner vers le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, pour évoquer le surprenant bulletin municipal que les Héninois ont, ce jeudi, pu découvrir dans leur boîte aux lettres.
Valeurs républicaines
Le député-maire de Carvin s’est exprimé sans langue de bois : « J’ai expliqué que, quand on fait un projet collectif, il faut valider des valeurs communes, celles que l’on partage, quant à nous, avec les groupes communiste et républicain ». Et le président du groupe socialiste d’interroger alors le maire d’Hénin-Beaumont : « Avez-vous des valeurs humanistes ? Ce socle qui doit être le nôtre. On peut en douter avec votre journal municipal et ses attaques très précises contre un journal, un journaliste. Quels qu’ils soient, ce qui nous importe, nous, c’est la liberté de la presse ! La question est désormais de savoir si nous avons la même conception des valeurs républicaines ? »
Philippe Kemel, tout comme le président Jean-Pierre Corbisez et les élus présents, décrivent alors un ton qui monte rapidement. « Steeve Briois a carrément dit qu’il avait le droit de casser la presse et mettre son opposition en ordre et que, sur le fond, le seul projet de territoire qu’il portait était que moi et mes collègues disparaissions tous aux prochaines élections ! »
Propos provocateurs
Des propos provocateurs qui mettront rapidement terme au débat. Daniel Maciejasz, pour sa part, s’estimait sous le choc : « On était venus confronter nos projets à ceux des collègues et voilà qu’on s’entend dire Demain, vous ne serez plus rien, se voyant même reprocher, Christophe Pilch et moi-même, de ne pas avoir d’opposition comme si on était des espèces de dictateurs… Quant à la maire d’Evin-Malmaison, elle s’est entendue dire qu’elle n’y connaissait rien ! » Un « clash » qui, bien évidemment, a stoppé net le processus enclenché. Et douché une ambiance plus faite de non-dits et de petits compromis que franchement délétère depuis le printemps 2014, même si les Héninois avaient, dès le début, été mis à l’écart des instances de l’agglo. « La réflexion, il nous faut malgré tout la continuer, la population héninoise ne doit pas en pâtir ! », assure Jean-Pierre Corbisez. Vite nuancé par Régis Delattre : « Il nous faut mettre les intérêts du territoire avant les partisans, mais on ne peut imposer une communauté de destins sans une communauté de valeurs. Et là, aujourd’hui, le maire d’Hénin-Beaumont nous a estomaqués ! » Pour renouer le lien brutalement défait, la balle est vraisemblablement dans le camp héninois. Mais, ce jeudi, Steeve Briois, une fois de plus, a refusé de répondre à nos sollicitations…
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